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" HISTOIRE et GUIDE des FORTS DE LA SAUVETAT
LA SAUVETAT MEMBRE de LA COMMANDERIE d' OLLOIX " du GRAND PRIEURE D'AUVERGNE
Canton de Veyre-Monton, Puy de Dôme

L'Association de Recherches Généalogiques et Historiques d'Auvergne, A.R.G.H.A, membre de la Fédération des Sociétés savantes du centre de la France qui a publié ce travail en 1997, poursuit son objectif de connaissances inédites du Patrimoine Auvergnat.

Cette recherche de Jeannine Duiker sur les forts de La Sauvetat de la Limagne du Sud de Basse Auvergne, bien resituée dans le contexte historique international et provincial de l'Ordre religieux et militaire de Saint Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte, seigneur jusqu'à la Révolution de la commanderie d'Olloix et ses membres, Cheynat (anciennement templier), La Sauvetat, Paulagnat, Aydat, Clémensat et quelques domaines, comporte une fiche historique, archéologique, sociale et généalogique pour chacun des forts répertoriés sous l'Ancien Régime. Le terme générique singulier fort (le fort de La Sauvetat) est ici pluriel, " les forts " formant un ensemble de petits bâtiments étroits et jointifs.

122 forts répertoriés

Cet ensemble architectural vernaculaire à structure conventuelle et agricole de pierre d'arkose que l'on nomme les forts, bien conservé, fait partie intégrante de nos jours de la vie pratique et religieuse du village, ancien bourg marchand. Sous l'Ancien Régime, le seigneur commandeur des Hospitaliers avec ses officiers et les consuls y exerçaient l'administration et la justice.
Sécurité et économie ont présidé à l'installation de ce bourg de La Sauvetat dans les marais d'Authezat, démembrement de cette paroisse, avec ses 315 maisons, ses granges, étables et ses jardins, autour de l'ancienne forteresse remodelée que constituent ces 122 forts et les bâtiments seigneuriaux : un petit château et la chapelle du XIIe siècle attenante des chevaliers, une maison seigneuriale, un four banal et les deux tours prisons des 2 enceintes, le tout flanqué de 8 tours rondes et bordé d'un fossé. Les textes décrivent deux basses-cours, celle du château et celle des habitants entre les deux enceintes, encore existantes.
Ces attributs de représentation de défense et de fortifications des forts, dus au prestige de l'Ordre des Hospitaliers, sont plus dissuasifs que défensifs : une troisième enceinte enfermait le bourg et les maisons très serrées autour des forts, beaucoup plus que de nos jours, ne laissaient aucun espace pour l'entrée d'une garnison ou d'une machine de guerre. Les seules mentions de défense citées dans les textes sont de renforcement des issues des prisons. Mais, comme dans tous les villages alentour possédant une forteresse rurale, les habitants y trouvèrent refuge pendant les troubles des XIVe et XVe siècles.

Forts devenant loges

Les propriétaires les plus privilégiés du bourg, gros laboureurs, hommes de lois, marchands, bourgeois, possédaient un fort. Un fort se composait d'une ou deux basses-caves, au dessus, une cave, un cuvage au rez-de-chaussée et pour la majorité un étage au dessus avec escalier intérieur indépendant. Quelques greniers chez les bourgeois marchands. De 5 à 10 à 20 et 30 m² en moyenne, certains forts atteignent jusqu'à 70, 80, 90 m² au sol, 160 m² pour un noble. Certains forts pendant les périodes de troubles deviennent loges (bien localisées d'après les terriers dans les 2 enceintes) tenues presque toutes par des clercs et des prêtres, les communautés de prêtres ayant été très nombreuses au temps médiéval à La Sauvetat.

58 commanderies dans le Grand Prieuré
d'Auvergne des Hospitaliers

Cette recherche de Jeannine Duiker s'est effectuée sur 6 terriers successifs (cadastres seigneuriaux) de La Sauvetat de la commanderie d'Olloix des Archives Départementales du Puy-de-Dôme pour la période XVe- XIXe. Le Grand prieuré d'Auvergne des Hospitaliers comportait 58 commanderies couvrant 20 départements du centre de la France. Cette recherche à rebours sur terriers recoupe l'étude des procès-verbaux des visites prieurales de l'Ordre de 1617 à 1790 des Archives Départementales du Rhône. Elle est prolongée par l'étude du plan napoléonien de 1819 et sa matrice cadastrale. S'y ajoute le dépouillement des états de sections des cadastres jusqu'en 1930 et des recensements nominatifs jusqu'en 1911. Un travail de 15 années. Cette recherche personnelle inédite est la plus exhaustive des études des 100 forts recensés dans le Puy-de Dôme.

Disciplines complémentaires

Avec la recherche de Jeannine Duiker et celle de l'abbé Guélon, curé de La Sauvetat et son " Histoire de LA SAUVETAT-ROSSILLE " de 1882, étude précieuse de cet abbé pour l'histoire événementielle et des mentalités, tous deux , en leur temps, membres-associés correspondants d'une autre Société savante, l'Académie des Sciences, Arts et Belles Lettres de Clermont, ont allié leurs disciplines complémentaires et ont fait découvrir ce lieu singulier que l'on nomme les forts de La Sauvetat et son histoire.

Les habitants toujours propriétaires des forts

Malgré la construction d'une mairie dans le bourg et le déplacement de la justice au canton de Veyre-Monton au XIXe siècle et grâce à la rigueur de l'Ordre, attentif à l'exploitation du sol et à sa rentabilité économique, et plus tard, grâce à la sagesse des autorités en place après la Révolution, ne misant pas pour le tout vigne dans cette plaine céréalière - décision si désastreuse pendant la crise du phylloxéra - les familles sauvetatoises n'abandonnèrent jamais leurs forts (88 de nos jours), lieux de convivialité, les caves. Ils restent propriétaires pour la majorité des habitants et restaurent de leurs deniers. Une association locale restaure quelques forts. La municipalité, très attentive à l'évolution de ce patrimoine inscrit à l'Inventaire des Monuments Historiques et à son utilisation, préempte et restaure cet espace public cher aux habitants. La réhabilitation de forts, anciens bâtiments seigneuriaux est en cours, à usage communal. Une Vierge en Majesté et la tour-donjon de 24 mètres de l'enceinte intérieure sont classées Monuments Historiques.

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