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La page de garde du logiciel présente, sur sa gauche, une
image (reproduite ci-contre) avec quelques idéogrammes chinois. Ils ont
été choisis de manière à rester dans le sujet du logiciel qui est en
lien avec les apprentissages.
Les idéogrammes sont une écriture symbolique. Ils portent
en eux les concepts métaphysiques les plus profonds de la doctrine
Taoïste Extrême-Orientale. Ils expriment des idées qui sont les
archétypes principiels de notre monde. Bien loin d'être l'équivalent
d'un mot des écritures alphabétiques, un idéogramme est un objet de
méditation, qui porte en lui une série non limitée de significations,
qui part généralement du domaine ordinaire le plus palpable, pour
s'élever vers les domaines les plus métaphysiques, et permet à celui
qui le lit de rechercher incessamment, grâce au raisonnement analogique,
la substance signifiante la plus subtile, que l'on peut appeler
"connaissance".
Les trois idéogrammes superposés à gauche sont l'évolution
au cours du temps du même idéogramme Tzèu, qui désigne un nouveau né,
un disciple en apprentissage, mais aussi un Maître Taoïste parce qu'il
est un enfant du Tao. Les gloses commentent ainsi l'idéogramme "Un
enfant nouveau-né, emmailloté; voilà pourquoi les jambes ne sont pas
visibles. ... Maître, savant, lettré, parce que pour les honorer, les
anciens empereurs les appelaient Fils. (Léon Wieger, Caractères Chinois,
Kuangchi press, 1972)". Ceci est le point de vue le plus inférieur
(sans voir dans ce qualificatif de connotations négatives) de
l'expression de l'idée archétypale de l'idéogramme, mais un point de
vue supérieur fait ressortir une autre signification, qui n'est nullement
en contradiction avec la première. En se plaçant sur le plan de la
constitution de l'être traditionnel, l'idéogramme montre la structure
centrale de l'individu (non encore droite, et qui sera redressée par
l'ouverture à la Connaissance ) avec le plan supérieur (le plan
métaphysique et des facultés d'associations d'idées) qui est encore
intégralement tourné vers le domaine métaphysique. Dans les textes
Taoïste il est souvent dit que pour parvenir à l'état "d'Homme
transcendant" il faut redevenir comme un enfant, ce qui nous ramène
aux gloses qui associent à l'idéogramme la désignation d'un
Maître.
Sur un point de vue encore supérieur, on trouve des significations
cosmologiques, car l'idéogramme est alors vu comme la partie inférieure
d'un cycle de manifestation dont le trait vertical indique le
jalon particulier de ce cycle. Dans la tradition Taoïste, il existe un
cycle duodénaire dont le premier terme situé en bas, qui est
analogiquement le Nord, l'Hiver, Minuit, etc.., est précisément Tzèu, et représente le
"Commencement", une nouvelle Manifestation. Lorsque ce cycle est
appliqué à l'Homme, c'est alors une nouvelle naissance.
En prenant encore un point de vue supérieur, l'idéogramme montre un arc
de cercle emblème de la "limitation", qui est la limite entre
le Non-Manifesté et le Manifesté, où une Possibilité de Manifestation (le germe
supérieur qui est la tête) se déroule pour sortir dans le domaine de la
Manifestation. Il y aurait encore d'autres acceptions à trouver - car
comme nous avons dit au début un symbole est porteur d'une suite non
finie de significations - comme, par exemple, celui du symbolisme du "trou de
l'aiguille" qui sur le plan initiatique est très important (notamment pour les
initiés Maîtres d'œuvres des cathédrales au moyen-âge occidental) et n'est
autre que celui de la "Porte étroite" ou encore la
porte de "Sortie du Cosmos", et pour la tradition
Extrême-orientale celle-ci permet d'accéder aux états d'Homme Transcendant. Nous
voyons de la sorte ce qu'est la lecture analogique, aussi l'accélération
de l'écriture et l'emploi des pinceaux a conduit à une dégénérescence
des idéogrammes, et une perte de signification et de connaissance. Leâng, est "Le
don par excellence, l'ensemble des qualités naturelles (Léon Wieger, Caractères Chinois,
Kuangchi press, 1972)". Ce caractère est composé d'un radical (la
courbe) qui désigne l'origine Céleste de ce qui est reçu, et d'un autre
radical qui désigne le don lui-même. Ici le cercle avec le trait médian
est généralement la représentation du Soleil qui se lève à l'horizon,
ce qui recouvre alors deux acceptions; le caractère essentiel et
qualitatif et l'Est qui dans toutes les doctrines traditionnelles est par
analogie l'orientation associée à la Connaissance. Ici Leâng
désigne donc une qualité naturelle en lien avec la Connaissance
Universelle. Kién, qui
peut être rapproché d'un idéogramme proche, ci-contre à droite, montre un homme qui
regarde le Ciel orienté vers l'Est (qui est la gauche, dans l'orientation
traditionnelle Extrême-Orientale) et reçoit des réponses à ses
questions. L'homme s'interroge sur les cycles cosmiques et par une
orientation (de tous les plans de l'individu) conforme à ceux-ci, reçoit
la réponse. |